Lettre à la directrice générale de l’UNESCO

LA MAISON ROUMAINE

Alexandre HERLEA, Président

Madame Irina Bokova
Directrice générale UNESCO
7, Place de Fontenoy
75352 Paris 07 SP

                                                                         Paris, le 14 octobre 2013

Madame la Directrice générale,

Je m’adresse à vous au sujet de l’inscription du site de Roşia Montană (Roumanie), gravement menacé aujourd’hui par le projet d’exploitation minière de RMGC, sur la liste du patrimoine mondial. Je le fais en ma qualité de Président de la plus ancienne association de la communauté roumaine de Paris, La Maison Roumaine, répertoriée en France comme société savante et aussi au nom de plusieurs associations et ONG roumaines et étrangères (Alburnus Maior, ARA, ARIN, Fundaţia Culturală Roşia Montană, ICOMOS Roumanie, OAR, OVR International, OVR Solidarités, Pro Do Mo, Pro Patrimonio Foundation, Pro Patrimonio France, RPER France, RPER Roumanie, Salvaţi Bucureştiul), qui ont souhaité être associées à cette démarche auprès de l’UNESCO.

L’ensemble de la société civile roumaine exige des autorités nationales de Roumanie de saisir le Comité du patrimoine mondial en vue de l’inscription de l’ensemble du site minier de Roşia Montană sur la Liste du patrimoine mondial, c’est-à-dire de soumettre à l’UNESCO une Liste indicative actualisée et une demande d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de cet important patrimoine culturel qui remonte à une époque antérieure à l’antiquité romaine.

De l’avis unanime des spécialistes, non impliqués financièrement dans le projet d’exploitation minière de RMGC, ce patrimoine a une valeur exceptionnelle pour l’ensemble de l’Europe et pour l’humanité toute entière. De nombreux rapports et résolutions de prestigieuses institutions culturelles et scientifiques le soulignent. C’est le cas de ceux de l’Académie Roumaine, de plusieurs institutions ayant des relations étroites avec  l’UNESCO dont l’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites), l’IUHPS (International Union of History and Philosophy of Science) et l’ICOHTEC (International Committee for the History of Technology) ainsi que de ceux d’autres institutions telles l’UIA (l’Union Internationale des Architectes), le CTHS (le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques) – France, l’OAR (l’Ordre des Architectes de Roumanie), etc.  Ainsi la dernière résolution de l’ICOMOS concernant le site minier de Roşia Montană date du 6 octobre 2013. Par ailleurs, Europa Nostra, la Voix du Patrimoine Culturel en Europe (plus de 400 organisations et associations) a mis en mai 2013 Roşia Montană sur la liste des 7 sites culturels les plus en danger en Europe. 

Je m’adresse à vous, Madame la Directrice générale, car certains responsables roumains de haut niveau prétendent que les procédures de l’UNESCO sont la cause de non inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’ensemble du site minier de Roşia Montană. Et je vous saurais gré, de bien vouloir rappeler aux  autorités roumaines que l’actualisation de la Liste indicative, même s’il est souhaitable qu’elle se fasse avec la participation d’une large variété de partenaires, y compris gestionnaires de sites, autorités locales et régionales, communautés locales, ONG et autres parties et partenaires intéressés, relève de la compétence de chaque Etat, c’est-à-dire de chaque gouvernement. Le Gouvernement roumain est seul responsable de la Liste indicative actualisée soumise par la Roumanie à l’UNESCO. Celle-ci peut être suivie par un dossier d’inscription qui sera pris en compte, s’il est complet, dès que possible selon le calendrier de traitement de ces demandes.

Fidèle au noble mandat de l’organisation que vous dirigez, j’espère, Madame la Directrice générale, que nous allons bénéficier de votre appui afin de sauver Roşia Montană, ce patrimoine exceptionnel de l’humanité.

Je vous prie d’agréer, Madame la Directrice générale, l’expression de ma haute considération. 

Alexandre Herlea
Professeur des Universités  émérite
Ancien ministre de l’Intégration européenne du Gouvernement roumain

 

P. J. : Résolutions IUHPS/DHST 02/08/2009 & ICOMOS 06/10/2013 

La Maison Roumaine – 99, rue Monge, 75005 Paris
Site : www.lamaisonroumaine.org
Tél. : 06 30 25 74 91 ; email : alexandre.herlea@wanadoo.fr

Communiqué manifestation 20 octobre 2013

Deux manifestations de grande importance pour la Roumanie et le peuple roumain auront lieu, le Dimanche 20 octobre à Paris, sur le parvis des droits de l’homme au Trocadéro. L’une, de 15h00 à 17h00, pour la défense de Rosia Montana et l’autre, de 16h30 à 18h00, pour la réunification de la Bessarabie (aujourd’hui République de Moldavie, territoire arraché à la Roumanie par le pacte Hitler – Staline) avec la Roumanie.

Ces manifestations parisiennes, comme d’autres qui auront lieu à l’étranger, se dérouleront en signe de solidarité avec les grandes manifestations du Dimanche 20 octobre en Roumanie.

En ce qui concerne Rosia Montana, je vous rappelle qu’au début du mois de novembre le Parlement se prononcera sur le projet de loi que le Gouvernement lui avait envoyé concernant l’exploitation minière de RMGC. Auparavant la Commission parlementaire spéciale chargée d’analyser ce projet de loi devra rendre son rapport. A l’approche de ces échéances l’opinion publique se mobilise pour sauver Rosia Montana. 

En ce qui concerne la réunification de la Bessarabie avec la Roumanie, à Bucarest aura lieu la plus grande manifestation, jamais tenue, qui exige que cette réunification devienne la priorité nationale de la politique roumaine.

La défense de Rosia Montana et le retour à la Roumanie des territoires arrachés au pays par le pacte Hitler – Staline sont deux facettes du même combat pour la défense des intérêts vitaux, de la dignité et de l’identité du peuple roumain. Ceux qui manifestent pour Rosia Montana doivent soutenir ceux qui manifestent pour la réunification de la Roumanie. L’union fait la force.

La Maison Roumaine sera présente sur le parvis de Trocadéro, le Dimanche 20 octobre, pour participer aux deux manifestations. Venez nombreux.

La Roumanie et le Salon du Livre 2013

Le Salon du Livre Paris 2013 est une caisse de résonance qui met en évidence la crise que traverse la Roumanie sur tous les plans. C’est une crise profonde systémique, essentiellement d’ordre moral qui porte atteinte à l’identité même du peuple roumain et à son attachement aux valeurs européennes. Elle est due au fait que le pouvoir politique et économique est resté dans les mains de la nomenklatura et de la securitate qui depuis décembre ’89 n’ont fait que renforcer leurs privilèges. Ils ne dominent plus par la terreur mais par le contrôle des médias et la manipulation de l’opinion publique, domaines où ils excellent.

Les clans concurrents qui se partagent le gâteau ont choisi cette fois-ci comme arène pour leurs luttes partisanes le Salon du Livre, évènement parisien annuel de premier plan dont la Roumanie est l’invité d’honneur en 2013. Elle affirme ainsi sa position singulière par le piétinement de toutes les valeurs, pas seulement des grandes valeurs morales mais également de l’efficacité.

Certes, l’engagement des intellectuels roumains de premier plan pour la défense des valeurs européennes est louable et doit être soutenu. Mais il doit être dépourvu de tout parti-pris partisan et dénoncer les menaces qui pèsent sur celles-ci quelle que soit leur origine. Or, les valeurs morales et européennes sont méprisées et mises à mal par tous les partis politiques présents actuellement sur la scène en Roumanie.

L’intellectualité roumaine doit s’engager dans le combat pour la naissance d’une vraie alternative, d’abord politique, qui soit au service du pays et des roumains. Pour être crédible, elle doit agir avec rigueur et sans faiblesse. Pour être efficace et servir la Roumanie, elle doit savoir choisir, avec discernement, la forme et le cadre pour son combat.

En guise de conclusions deux interrogations : 1 – Quelle malédiction pèse aujourd’hui sur ce pays ? ; 2 – A qui profite le crime?

 

 Paris le 22 mars 2013 Alexandre Herlea          
Président de La Maison Roumaine
 

Centre Regional Francophone d’Etudes Avancées en Sciences Sociales (CeReFrEA), o creatie de prestigiu, purtatoare de speranta la Bucuresti

La Bucuresti a fost inaugurata in octombrie 2012 o importanta institutie : « Centrul Regional Francofon de Studii Avansate in Stiinte Sociale ». Acest centru de excelenta isi propune sa promoveze si sa intareasca calitatea formarii si cercetarii de inalt nivel, in limba franceza, in domeniul stiintelor sociale in Europa Centrala si de Est. El este o platforma de studii avansate care piloteaza si dezvolta programme academice si stiintifice, incurajaza dezbaterile critice inter si trans disciplinare si urmareste sa sincronizeze cercetarile din domeniu cu cele existente pe plan international. Va aparea astfel o noua generatie si o retea internationala de cercetatori. Se preconizeaza ca anual aproximativ 200 de profesori, doctoranzi, postdoctoranzi şi cercetatori sa fie implicaţi în activitati stiintifice : conferinte, seminarii, simpozioane, programme de cercetare, evenimente stiintifice, etc. Ei vor avea la dispozitie resurse si conditii optime bunei desfasurari a acestor activitati.

Creerea « Centrului Regional Francofon de Studii Avansate in Stiinte Sociale » a fost posibila datorita colaborarii intre Universitatea Bucuresti (purtatorul proiectului), Institutul Francez din Romania (cladirea, Villa Noël, in care functioneaza Centru apartine Ambasadei Frantei), Noua Universitate Bulgara din Sofia si New Europe College din Bucuresti. Director CeReFrEA a fost numit profesorul Ioan Panzaru, fost rector al Universitatii Bucuresti.

Proiectul a castigat premiul Louis D oferit de Academia Franceza in valoare de 750.000 euros, criteriile de selectie fiind excelenta si promovarea limbii franceze. Se apreciaza ca Romania este tara cea mai francofona din Europa cu exceptia celor care au franceza limba materna si ca ea are un important rol de jucat in promovarea francofoniei in Europa Centrala si Orientala si in cadrul Uniunii Europene. Directorul Institutului Francez din Romania, Stanislas Pierret, considera ca « CeReFrEA reprezinta un instrument eficace de perenizare a francofoniei, care va asigura pentru mai multi ani afirmarea gandirii francophone in stiintele umane si sociale in toata Europa Centrala si Orientala ».

Importanta acestui Centru ca instrument de cercetare, a fost subliniata, cu ocazia prezentarii Centrului la Salonul Cartii de la Paris din martie 2013, de catre I. Panzaru, S. Pierret. Ei au subliniat importanta legaturii dintre cercetarea teoretica si aplicarea in practica a rezultatelor ei, mentionand problematica bunei guvernari si a luarii de decizii printre tematicile prioritare. CeReFrEA va determina cresterea vizibilitatii comunitatii academice francophone de inalt nivel in domeniul stiintelor sociale din aceasta parte a Europei si va permite ca ea sa devina o referinta pe plan international. El va face ca Bucurestiul sa se afirme ca pol academic si stiintific de prestigiu in acest domeniu.

Definind ca prioritare cercetarile privind actualitatea politica si sociala din Europa Centrala si de Est si importanta transpunerii lor in viata precum si luand in considerare acuta si profunda criza politica si sociala prin care trece regiunea, incepand cu Romania, acest Centru de studii avansate deschis la Bucuresti are o importanta si semnificatie deosebita.

Alexandru Herlea

 

 

 

Venir, séduire et tenir pour gagner en Roumanie

Un an après ma prise de fonction en tant que Directeur du bureau UBIFRANCE Roumanie, un certain nombre de points me paraissent essentiels à rappeler, en particulier aux PME et ETI qui souhaitent aborder le marché roumain pour la première fois.

Qui n’a pas encore foulé le sol roumain est forcément imprégné d’images dénaturées de ce pays, que semblent se délecter à véhiculer inlassablement de nombreux medias français et la plupart de nos « amuseurs conventionnels ». L’homme d’affaires français fraîchement débarqué à Bucarest est en revanche immédiatement et très agréablement surpris par la physionomie de la ville, sa vitalité, sa population, ses monuments dont les plus emblématiques ont été bâtis par des architectes français entre 1880 et 1930, ses lacs et ses espaces verts, ses boutiques de luxe, mais aussi par la visibilité immédiate de la présence économique française en Roumanie : dans le taxi qui le conduit de l’aéroport au centre-ville, Dacia-Renault, Orange, Carrefour, Auchan, Cora, BRD – Société Générale, Crédit Agricole et bien d’autres encore s’affichent partout.

C’est dire si la France est puissante en Roumanie, un premier signe rassurant et encourageant pour le nouveau venu : sa présence ici est naturelle, légitime, voire attendue.

Deuxième bonne surprise : le professionnalisme des interlocuteurs roumains, leur appétence pour les biens et services français, leur capacité de plus en plus affirmée à exprimer des besoins précis et à gérer des projets complexes. Rares sont les entreprises françaises qui quittent la Roumanie sans avoir une offre commerciale à remettre, sans la perspective de signature d’un contrat de distribution ou celle d’un partenariat industriel. A ce titre, le taux de transformation en réussites commerciales pour les plus de 200 entreprises françaises accompagnées par UBIFRANCE Roumanie en 2011 a atteint 40%.

Attention toutefois, la Roumanie n’est pas un marché facile : hautement concurrentiel, soumis à des procédures encore très bureaucratiques, des pratiques commerciales relevant parfois d’un atavisme profond sont autant d’écueils que peut rencontrer le prospecteur et qu’il ne doit pas ignorer. Ils doivent au contraire l’encourager à persévérer, à faire preuve de ténacité, à comprendre un environnement des affaires parfois complexe et abscons : dans une culture où les contours de la sphère professionnelle rejoignent régulièrement ceux de la sphère privée, le contact direct, personnel et la relation affective sont déterminants pour réussir… comme le sont tout autant la considération et le respect dont il convient de gratifier son interlocuteur roumain, comportements qui paraissent pourtant si naturels face à un interlocuteur allemand ou américain.

Enfin, la réussite sur ce marché passe par un suivi rigoureux de tout contact, de toute opportunité d’affaires sérieuse et prometteuse : trop nombreuses sont encore les sociétés françaises qui, pourtant munies de solides perspectives commerciales à l’issue d’une mission de prospection en Roumanie, laissent échapper des affaires parce qu’elles n’ont pas pris la peine, de retour en France, de remercier, de confirmer un intérêt, de proposer un calendrier d’action ou d’inviter un interlocuteur prometteur en France.

Mais au total, venir en Roumanie constitue déjà un grand pas vers le succès. Le reste relève de la volonté, de la foi, du sens commun, de celui des affaires et de l’humain.

 

 22 novembre 2012

Philippe Garcia, Conseiller Commercial de l’Ambassade de France en Roumanie
et Directeur du bureau UBIFRANCE Roumanie

 

Romania si Salonul Cartii 2013

Salonul Cartii Paris 2013 este o cutie de rezonanta care pune in evidenta criza pe care o traverseaza Romania pe toate planurile. Este o criza profunda sistemica, in principal de ordin moral, care afecteaza identitatea insasi a poporului roman si atasamentul sau pentru valorile europene. Ea se datoreaza, in mare parte, faptului ca puterea politica si economica a ramas in mainile nomenclaturii si securitatii care dupa decembrie ’89 si-au intarit privilegiile. Ei nu mai domina prin teroare ci prin controlul mediilor si manipularea opiniei publice, domenii in care exceleaza.

Clanurile concurente care isi impart prajitura au ales de data aceasta, pentru luptele lor partizane, ca arena Salonul Cartii, eveniment parizian anual de prim plan, la care Romania este invitatul de onoare in 2013. Ea isi afirma in felul acesta pozitia sa « originala » prin calcarea in picioare a tuturor valorilor, nu numai a marilor valori morale, dar si a eficacitatii

Desigur, angajamentul intelectualilor romani de prim plan pentru apararea valorilor europene este laudabil si trebuie sustinut. El trebuie insa sa fie lipsit de orice parti-pris partizan si sa denunte amenintarile care planeaza asupra acestora, indiferent de origini. Ori, valorile morale si europene sunt dispretuite si puse in dificultate de catre toate partidele politice prezente astazi pe scena in Romania.

Intelectualitatea romana trebuie sa se angajeze in lupta pentru nasterea si afirmarea unei adevarate alternative, incepand cu cea politica, care sa fie in serviciul Tarii si a poporului roman. Pentru a fi credibila, actiunea ei trebuie sa fie riguroasa si ferma. Pentru a fi eficace si in serviciul Romaniei, ea trebuie sa aleaga, cu discernamant, forma si cadrul in care sa duca aceasta lupta.

In concluzie doua intrebari : 1 – Sub ce blestem se afla astazi aceasta Tara ?; 2 – Cui serveste crima ?

 

 Paris, 22 martie 2013
 
 Alexandre Herlea                   
Presedintele asociatiei « La Maison Roumaine »