La réunification de l’Europe – 30 ans après la chute du mur de Berlin

Le mardi 18 février  2020 la Commission Des Affaires Européennes du Sénat a organisé au Palais du Luxembourg à Paris, sous le haut patronage de M. Gérard Larcher, Président du Sénat, un colloque intitulé: „La réunification de l’Europe, 30 ans après la chute du mur de Berlin”. Sur l’internet peuvent être suivies toutes les interventions (voir ce lien).

1989, La réunification de l’Europe : origines et dynamiques, table ronde au colloque „La réunification de l’Europe – 30 ans après la chute du mur de Berlin”

 Intervention d’Alexandre Herlea

(Versiunea în limba română aici)

M. le Président de la Commission Des Affaires Européennes au Sénat,

Mesdames et Messieurs les sénateurs,

Mesdames et Messieurs, chers collègues,

Je commence par remercier le Sénat français pour m’avoir invité de prendre la parole lors de ce colloque ; c’est un grand honneur pour moi.

Dans mon intervention, j’ai choisi de mettre l’accent sur l’éthique, sur la place qu’elle occupe dans ce processus de réunification de l’UE, car elle n’est prise assez souvent en considération qu’en second plan, parfois oubliée. Dans cet exercice, je vais m’arrêter surtout, pour des raisons évidentes liées à mes origines, sur la Roumanie, pays où j’ai eu des responsabilités portant sur l’élargissement à l’est de l’UE.

Avant de parler de la réunification de l’Europe, je vais rappeler sa division au lendemain de la Seconde Guerre car pour comprendre ce qui s’est passé en 1989 et dans les trente années qui ont suivi il faut se rapporter à l’histoire.

Il y a une semaine, le 10 février, fut l’anniversaire des traités de paix, signés à Paris en 1947, avec les Etats alliés pendant la Deuxième Guerre Mondiale de l’Allemagne hitlérienne. On rentrait à l’époque de plein pied dans la Guerre Froide prévue par W. Churchill dans son célèbre discours de Foulton, prononcé en avril 1946 où il utilise l’expression « Rideau de fer » qui s’étend de Stettin à Trieste et sépare désormais l’Europe en deux. Peut-être pensait-il au petit bout de papier sur lequel, avec un invraisemblable cynisme, il a griffonné à Moscou – en octobre 1944 lors de son entretien avec Staline – les zones d’influence en Europe. La Roumanie est dans la pire des situations, elle est abandonnée à 90% aux soviétiques. La Paix est signée avec la Bulgarie, la Finlande, l’Italie la Hongrie et la Roumanie. Tous ces Etats sortaient du régime de conventions d’armistice et devenaient des Etats indépendants et souverains. Certes, d’une manière formelle pour les Etats occupés par l’armée soviétique. En ce qui concerne la Roumanie, pour parler seulement d’elle, le traité de paix entérine l’occupation de la Bessarabie et la Bucovine du Nord par l’Union soviétique ; c’est une suite du sinistre pacte Ribbentrop-Molotov de 1939.

(Lire la suite sur le blog de M. Alexandre Herlea)