Le 15 janvier 1850 est né le plus grand poète roumain, Mihai Eminescu. Cette date a été désignée comme le Jour de la Culture Nationale Roumaine. A l’occasion de cet anniversaire, vous trouvez ci-dessous le lien de la traduction française du poème « Luceafarul » (Hyperion). Ce poème est considéré comme le testament poétique d’Eminescu dans l’article intitulé: Réminiscences d’Eminescu dans la poésie française de Fondane, par Gisèle Vanhese, paru dans Les Cahiers de la Société d’études Benjamin Fondane que vous trouvez dans le deuxième lien.
« Luceafărul » est à bon droit considéré comme le testament poétique d’Eminescu. Sa densité autorise divers parcours herméneutiques, mais nous n’en résumerons aujourd’hui que brièvement la trame. Ce long poème, qui a connu de nombreux remaniements, se présente comme une narration féerique. À la demande de la jeune princesse Cătălina, l’Astre Luceafărul dont elle s’est éprise se précipite sur la terre et se transforme en un jeune homme d’une troublante beauté. Au cours de deux hypostases dont la seconde coïncide avec la figure de l’ange déchu et l’autoportrait du poète même, Luceafărul séduit la jeune fille et lui propose de s’unir à lui. Mais Cătălina n’accepte ces noces que s’il refuse son immortalité sidérale. L’Astre entreprend alors un voyage à travers l’immensité nocturne pour demander au Démiurge de le délivrer de son éternité afin d’entrer dans l’humanité à laquelle il aspire. Ce dernier lui révèle le sort des humains en proie à la finitude, à la souffrance, au temps et au hasard, en lui montrant Cătălina endormie dans les bras d’un jeune page avec qui elle s’est enfuie dans la forêt. Luceafărul renonce alors au sacrifice de son immortalité pour rester à jamais dans sa beauté stellaire mais aussi sa solitude glacée.
Danielle & Alexandre Herlea