Vera Moore, la pianiste qui eut un enfant avec Constantin Brancusi

19 février 2020 à 18 h 00 – salle Paul Pierrotet

M. Christophe BAILLAT. Auteur et conférencier. Contributeur pour le blog MonSaclay.fr.

Résumé

Vera Moore connut un succès mondial comme pianiste. Au plan musical, elle est l’héritière, en ligne quasi-directe de Clara Schuman. Grâce à son enseignement, elle a perpétué cette tradition. Certains de ses élèves se sont tournés vers le chant, la direction de chorale ou le piano. Pierre-Alain Volondat, lauréat du prestigieux prix de la Reine Elisabeth, en 1983, fut reconnaissant vis-à-vis de son « maître », Madame Vera Moore.
Pour faire carrière, Vera Moore (1896-1997), a dû quitter la Nouvelle-Zélande et rejoindre son frère, professeur à la Royal Academy de Londres. Elle trouve bientôt un professeur plus prestigieux et la mécène anglaise : Helen Sutherland, amie des artistes (peintres, poètes), lui prodigue son soutien. La pianiste devient célèbre dans les années 1920-1930, joue pour la BBC. Alors qu’elle est dans sa maison de campagne en Touraine, on perd un temps sa trace. Elle a fui l’approche de l’armée allemande qui a envahi la France et pris la route de l’exode.
La conférence permettra de reconstituer son parcours et son réseau de relations avec des artistes grâce à des documents donnés par la famille et aux témoignages de ses anciens élèves et notamment celles avec Constantin Brancusi. L’époque des débuts de la radio, la façon dont la deuxième guerre a modifié la trajectoire des artistes. Dans le cas de la pianiste Vera Moore, la cassure est particulièrement nette. Néanmoins, si sa mémoire se perpétue, c’est aussi et surtout à sa seconde partie de carrière qu’elle le doit, sa carrière internationale est alors derrière elle, Vera Moore enseigne et donne des concerts privés à son domicile dans une modeste maison à 18 Km de Paris. Une maison où a vécu John Moore, l’enfant non reconnu de Brancusi, sur lequel nous nous arrêterons davantage. Dans cette même maison, un journaliste néo-zélandais avait interviewé sa mère : Vera Moore.

Christophe Baillat – CV

Foto Cristophe Baillat
Né à Melun (Seine-et-Marne) en 1963. Classe préparatoire littéraire au Collège de St-Cyr-l’Ecole. Ne poursuit pas dans cette voie, il créé le café littéraire de Jouy-en-Josas et son premier invité sera le Lieutenant-colonel Jean-Joseph Milhiet pour son histoire de Saint-Cyr. Il y reçoit des personnalités de tous horizons, du monde politique, culturel, sportif, etc. comme Pierre Cardo, François de Mazières, Erik Orsenna, Franck Ferrand… dans des lieux variés : café-restaurant, HEC, bibliothèque ou au prestigieux Domaine du Montcel… Le café littéraire, une activité du Syndicat d’Initiative inter-communal de Jouy-en-Josas dont il a été le Vice-Président, s’est transformé en Bar des Sciences et des Lettres.

Inspecteur des lois sociales en agriculture puis Inspecteur du travail, il a participé aux travaux du Comité d’Histoire des administrations du travail et notamment à l’ouvrage collectif : « Pierre Hamp, Inspecteur du travail, écrivain humaniste 1876-1962 », paru aux éditions L’Harmattan en 2006. De son expérience professionnelle, il a tiré Quatre Carnets de visite. Après sa rencontre avec le photographe de presse Emmanuel Fèvre, ils donnent lieu à l’exposition itinérante « Vous vous êtes vus au travail ? » que la librairie-galerie Cassandre a accueillie à Versailles et qui a eu les honneurs du journal Le Monde.

A l’occasion de la sortie du livre « Vera Moore, pianiste de Dunedin à Jouy-en-Josas », en 2012, le site des amateurs de piano : Piano bleu, a salué son « talent d’enquêteur ». Renouant avec cette veine historique, « L’Abécédaire Arland », paru en 2018 au catalogue d’Orséry, fait redécouvrir Marcel Arland, académicien, ancien lauréat du prix Goncourt, Directeur de La Nouvelle Revue Française et oncle du comédien Michael Lonsdale.

Il contribue au blog participatif et citoyen créé par Stanislas Berteloot : www.monsaclay.fr, le réseau du plateau de Saclay.