01 avril 2017 à 16h30 | Irina BOULIN-GHICA (descendante de Ion Ghica, Chef de Projet au Ministère de la Culture, ancien conseiller culturel à l’Ambassade de France en Roumanie) |
Résumé
Ion Ghica, né le 12 août 1816, est mort il y a 120 ans, le 22 avril 1897.
Issu d’une famille de boyards d’origine macédoniéno-albanaise arrivée en Roumanie au 17ème siècle et qui a, par la suite, donné 10 voïevodes à la Moldavie et la Valachie, Ion Ghica est l’un des pionniers de l’émancipation et de la modernisation de ces deux Principautés, à un moment où l’Europe entière subissait des transformations économiques et sociales en profondeur.
Influencé par le mouvement révolutionnaire de 1848 qu’il a connu pendant ses études universitaires à Paris et au cours de ses voyages dans l’Europe entière, Ion Ghica, tout comme ses collègues de génération Mihai Kogalniceanu, Nicoale Balcescu ou Vasile Alecsandri, a œuvré pour la transposition en Moldavie et Valachie de ces idées novatrices, visant à moderniser l’ensemble des domaines de la vie politique, sociale, économique et culturelle.
De retour dans son pays, Ion Ghica fut tour à tour professeur d’Université, un des principaux leaders du parti libéral, député, sénateur, Ministre des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Premier Ministre à plusieurs reprises, diplomate, gouverneur – puis prince – de l’île de Samos, académicien et président à cinq reprises de l’Académie roumaine – dont il avait été l’un des membres fondateurs – économiste, directeur du Théâtre National et, à la fin de sa vie, mémorialiste de talent, laissant à la postérité, grâce à ses « lettres à Vasile Alecsandri » l’une des chroniques les plus complètes de la vie au XIXe siècle dans les Principautés roumaines et dans la Roumanie naissante.
Sa pensée économique a beaucoup influencé la création des premières institutions financières de son pays et il a également réfléchi à une modernisation de l’administration territoriale du nouvel Etat créé en 1859.
Polyglotte, il a été l’émissaire des révolutionnaires de 1848 auprès de la Sublime Porte, ayant pour mission d’obtenir la Protection du Sultan contre l’hégémonie russe, dont il a été le premier à comprendre le danger pour les Principautés, un danger qu’il jugeait, avec lucidité, bien plus menaçant que celui de l’Empire ottoman sur le déclin.
Dans toute son activité, il a été un grand patriote et un Européen convaincu et l’un des précurseurs du rapprochement franco-roumain. La modernité et la pertinence de ses analyses socio-politiques sont encore d’une grande actualité aujourd’hui.
C’est sur ces aspects que l’accent sera mis lors de cette conférence.
Une monographie, écrite par Ruxandra Beldiman, du domaine de Ghergani où Ion Ghica est enterré, sera brièvement présentée à la fin.
Irina BOULIN-GHICA – CV
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Mme Irina Boulin-Ghica, arrière-arrière- petite-fille de Ion Ghica, est ancienne élève de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et depuis plus de 25 ans haut fonctionnaire dans l’administration française, où elle a débuté comme responsable du budget de la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris. Elle s’est spécialisée par la suite dans les Affaires européennes et a notamment été Secrétaire-Général adjoint de la Présidence française de l’Union Européenne, chef du Service de Coopération et d’action culturelle à l’Ambassade de France en Roumanie et Directrice de l’Institut français de Bucarest ; elle a également travaillé dans les Services du Premier Ministre, au Secrétariat Général pour les Affaires européennes.
Auparavant, elle a été pendant 8 ans journaliste à l’agence Reuter et à la BBC, à Paris et à Londres.
Elle est aujourd’hui Directeur de Projet Stratégie au Ministère de la Culture et co-auteur du rapport de stratégie prospective « Un Ministère nouvelle génér@tion : Culture& Médias 2020 ».
Parallèlement à ses fonctions au Ministère de la Culture, elle est aujourd’hui membre, à titre bénévole, du Conseil d’Administration du Think Tank européen Confrontations Europe et du Mouvement Européen-Paris.
Publications :
– « La Roumanie, 25 ans après » dans « Le Monde des lecteurs », 5 déc. 2014.
– « Les conséquences des événements en Crimée dans les pays voisins de l’Ukraine » dans Nouvelle Europe, 26 mars 2014.
– « La fragilité de la démocratie et de l’Etat de droit dans certains pays d’Europe centrale et orientale – une épreuve pour l’Europe ? » dans la Lettre de la Fondation Schuman, 2 avril 2013
– Co-auteur d’un rapport sur « La politique Audiovisuelle extérieure de la France » (ENA, 1994)
– Co-auteur d’un rapport sur la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) telle qu’introduite par le Traité de Maastricht (ENA, 1993)