30 janvier 2016 | M. George CIPAIANU (Historien, Professeur émérite des Universités à la Faculté d’Histoire et Philosophie de l’Université Babes-Bolyai, Cluj – Napoca) |
Résumé
L’analyse de l’image de l’autre comme méthode de recherche historique est destinée à découvrir de nouveaux aspects dans le tissu complexe des faits humains, difficiles à identifier autrement qui représentent la vie des sociétés du passé.
Mais, on remarque parfois le caractère contradictoire des constatations auxquelles il mène, même si celles-ci peuvent fournir des données essentielles, si correctement interprétées.
« L’image de l’autre » est utile à la recherche historique des relations franco-roumaines pendant la Grande Guerre, dans le contexte de la défaite des armées roumaines de l’été-automne 1916 et de ce qui s’est passé par la suite.
En employant des documents provenant de sources militaires françaises, on a suivi l’évolution de l’opinion des observateurs français, qui sont venus en contact avec l’armée et la société roumaines pendant la guerre.
J’ai procédé à cette analyse sur la base de plusieurs documents: le rapport du capitaine de Maleyssie, de l’E.M.A. 2e Bureau, émissaire en Russie et Roumanie (fin mars 1917), le rapport du général Maurice Janin, chef de la mission militaire française en Russie, les notes du général Henri Mathias Berthelot, chef de la mission militaire française en Roumanie et le rapport du commandant Charles Vesperini, chef d’État-Major Adjoint de la 39ème Division roumaine (le 4 août 1917).
Les deux premiers rapports dressent un tableau sombre de la Roumanie et de son armée, les deux autres sources en présentent une image toute différente, ce qui suggère que pour bien utiliser la méthode de « l’image de l’autre » on doit bien savoir comment elle se forme et quels sont les ressorts psychologiques qui jouent un rôle dans le fonctionnement de ces mécanismes mentaux.
George CIPAIANU – CV
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George Cipaianu, historien, est diplômé (1967) de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca, Faculté d`Histoire et de Philosophie. spécialité Histoire moderne. Dans cette même université, il obtient en 1977 son doctorat. Chercheur scientifique principal à l`Institut d`Histoire de l`Académie Roumaine de Cluj-Napoca (1968-1985) il travaille dans les domaines de l’histoire du mouvement national roumain de Transylvanie au XIXe siècle et de celle de la presse et des relations internationales . A partir de 1985, il est professeur à la Faculté d`Histoire et de Philosophie de l`Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca ; depuis 2009, professeur émérite. Il est professeur invité aux Universités de Limoges, Paris XII Val-de-Marne et Marne la Vallée et présente des conférences à Paris, Rome, Foligno, Budapest, New-York. Il reçoit le prix de l`Académie Roumaine et en France les Palmes Académiques. Il publie : Vincenţiu Babeş (1821-1907), Editura Facla, Timişoara, 1980, 234 p. ; Romanian and British Historians on the Contemporary History of Romania, Cluj Napoca, University Press, 2000 (édité avec Virgiliu Ţârău), 268 p. ; La consolidation de l’union de la Transylvanie et de la Roumanie (1918-1919). Témoignages Français, Bucureşti, 1990, 334 p. (en collaboration avec Gh. Iancu) ; At the Cross-roads. Fall 1917 – Spring 1918. Great Britain and Romania`s Making of a Separate Peace, ed. Cogito, Oradea, 1993, 308p.