La sauvegarde et la valorisation en France du patrimoine non protégé par l’Etat. La Fondation du Patrimoine

14 février 2015
          à 16h30

M. Guy SALLAVUARD, Directeur des relations institutionnelles de la Fondation du Patrimoine, France

 

Résumé

L’intérêt pour la préservation du patrimoine commence à se manifester en France à la fin du 18ème siècle et prend une forme organisée 50 ans plus tard avec Prosper Mérimée. L’architecte Viollet-le-Duc utilise au milieu du 19ème siècle des savoirs-faires anciens dans la restauration des constructions médiévales. Parmi les nombreux bâtiments restaurés peuvent être citées la cathédrale Notre Dame de Paris et la cité de Carcassonne. D’abord circonscrit au patrimoine médiéval et monumental, cet intérêt s’étend progressivement aux autres époques et aux patrimoines : mobilier, industriel puis naturel. L’idée selon laquelle cette sauvegarde revient à l’Etat, est une mission de service public, devient avec le temps solidement ancrée en France.

Mais la sauvegarde et la valorisation d’un patrimoine non protégé par l’État, un patrimoine non classé ou inscrit, le « patrimoine de proximité » souvent en voie de disparition devient également une préoccupation importante. Aujourd’hui il y a en France, à côté des 43 000 édifices protégés par l’Etat au titre des monuments historiques, plus de 500 000 édifices non protégés bien que d’intérêt patrimonial. Fruits des territoires qui les portent, ces édifices, font partie intégrante du cadre de vie et de l’environnement des communautés qui les entourent ; font le charme des paysages. Elles participent à la vie sociale et économique du territoire et contribuent à son attractivité. Leur sauvegarde et leur mise en valeur qui ne peuvent pas être assurées par l’Etat, sont à la charge de tous et parfois à la charge de personne. Mais loin d’être une charge, le patrimoine est une chance !

La Fondation du patrimoine a été créée en 1996 pour ce segment du patrimoine. Elle s’inspire du National Trust britannique et conjugue les moyens publics et les moyens privés pour restaurer et replacer ces édifices dans la vie de la cité. En 18 ans de fonctionnement, la Fondation du patrimoine a soutenu plus de 20 000 projets situés en France métropolitaine et ultramarine. Les projets privés sont soutenus par l’octroi d’un label qui ouvre le droit à des allègements fiscaux incitatifs. Les projets publics sont soutenus par la recherche de fonds au travers du mécénat populaire et du mécénat d’entreprises qui allègeront d’autant le coût des travaux restant à la charge des communautés propriétaires.

La Fondation du patrimoine est animée par une cohorte de 500 bénévoles régionaux assistés par 66 salariés qui en constituent les forces vives. Elle participe au travers de plusieurs fonds dédiés au soutien à l’emploi et à la lutte contre l’exclusion par l’insertion par le travail. La conjonction du mécénat et du bénévolat, des moyens publics et des moyens privés sont les leviers du « modèle-fondation-du-patrimoine ».

Dans notre conférence nous donnerons des détails sur le fonctionnement de la Fondation du Patrimoine et présenterons quelque unes de ses réalisations. Nous insisterons sur le fait qu’elle met son expérience à la disposition de tous et participe volontiers à l’étude de son adaptation dans d’autres environnements et d’autres pays, notamment la Roumanie.

 

Guy SALLAVUARD – CV

  

Guy Sallavuard est ingénieur chimiste et docteur ès sciences physiques. Il a passé l’essentiel de sa carrière dans le Groupe Total, où il a tenu des postes techniques puis de management général dans 5 pays  (Madagascar, Indonésie, République populaire de Chine, Royaume de Thaïlande et France). Il a été directeur de la Fondation d’entreprise Total. Depuis 6 ans Directeur à la Fondation du Patrimoine, il a en charge les relations de cette fondation avec ses parties prenantes institutionnelles en France et avec ses homologues étrangers. Guy Sallavuard est aussi médiateur à la Chambre de Commerce de Paris Ile de France.

 

 

 

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