La musique classique en Roumanie au XXI-ème siècle

4 octobre 2014
          à 16h30

M. Vlad AGACHI — chef d’orchestre, diplômé de l’Université Nationale de Musique de Bucarest

 

Résumé

De nos jours, des genres musicaux oubliés au fil du temps (musique médiévale, de la Renaissance, du Baroque, etc.) sont de retour dans les différents festivals, dans les ensembles, allant des petites formations de musique de chambre jusqu’aux grands orchestres symphoniques et dans les spectacles de grande envergure, vocal-symphoniques. En Roumanie, la situation politique et économique n’a pas été et n’est pas favorable à la musique classique qui est, en quelque mesure, négligée.

Mon exposé se propose de faire:

a) une courte incursion dans l’histoire de la création et de l’évolution des ensembles orchestraux et d’opéra – des premières institutions officielles de Roumanie (les Orchestres Philarmoniques de Bucarest et de Iasi – 1868) , en passant par la période communiste (qui voit l’épanouissement des collectifs musicaux en même temps que le refus des valeurs autochtones : Enescu, Rogalski, Celibidache), jusqu’à aujourd’hui, quand apparait un déclin tant au niveau de l’interprétation que dans l’intérêt manifesté par le public pour la musique classique.

b) une analyse de la situation actuelle des orchestres autochtones, du point de vue culturel et financier, impliquant la responsabilité du Ministère de la Culture dans leur situation. De nos jours, les formations orchestrales symphoniques n’ont jamais été aussi nombreuses. En effet, outre les 18 orchestres philarmoniques importants (créés aux XIXème et XXème siècles.) un grand nombre d’ensembles nouveaux est apparu dans les dernières années, en partant de quelques orchestres soutenus par l’état (ceux de Pitesti, Giurgiu, Miercurea Ciuc), jusqu’aux orchestres privés (« Bucharest Symphony Orchestra », « Romanian Philarmonic Orchestra », « Silvestri Orchestra ») et ceux de la jeunesse, (« l’Orchestre Roumain de la Jeunesse », « Notes & Ties », « Sibiu Youth Orchestra », etc).

c) une évocation du problème de l’indifférence du public jeune face à la musique symphonique. On constate une réduction substantielle de leur présence aux concerts symphoniques (moins aux spectacles de l’opéra), la moyenne d’âge des auditeurs dépassant 40 ans. Il y a une multitude de projets pour attirer le public vers la musique classique (financement par l’état, ou bien par les particuliers), mais seuls les orchestres de jeunes passionnés, ceux qui combinent l’élément musical avec celui du théâtre instrumental, où l’artiste est proche du public attirent la jeunesse.

 

Vlad AGACHI – CV

 

VLAD AGACHI est l’un des jeunes chefs d’orchestre roumains les plus actifs, son éducation musicale a été marquée par Daniel Barenboim, sous la direction duquel il a fait un stage de perfectionnement à la Staatsoper Berlin. En Roumanie, il est le chef d’orchestre et le fondateur de l’orchestre Notes & Ties à Cluj-Napoca, sa ville natale, et le chef d’orchestre de l’Orchestre Philarmonique de Piteşti. Cette année il a été invité en tant que chef d’orchestre à l’Opéra National de Cluj-Napoca. A l’étranger, Vlad Agachi, grâce à une bourse Seiji Ozawaa participé au Festival International de Musique de Tanglewood, aux Etats Unis, où il a étudié avec André Previn, Charles Dutoit, Miguel Harth-Bedoya. Il a enrichi son expérience avec Christian Badea, Jorma Panula et Yoel Levi. Il s’est formé à l’Université Nationale de Musique de Bucarest, où il a fini parallèlement deux sections: celle de chef d’orchestre (chef de promotion sous la direction des professeurs Dumitru Goia et Petru Andriesi) et celle d’instrumentiste -trombone. A l’heure actuelle son programme de travail est orienté vers le renouvellement de l’intérêt du public pour la musique classique en organisant une série d’événements musicaux liés à ce problème (concerts, flash mobs, etc.).

 

 

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