15 mars 2014 | Mr. Mihai BABEANU, ingénieur électronicien, écrivain |
Résumé – Mihai BABEANU
Le livre de Larry Watts, a deux volumes : le premier paru en 2011 a pour titre : « Fereşte-mă Doamne de Prieteni » (Protège-moi, Seigneur, des amis), traduction du livre américain « With friends like this … » (editeur RAO),
le deuxième volume, paru en 2013 porte le titre évangélique de: « Cei dintâi vor fi cei din urmă» (Les derniers seront les premiers) avec comme sous-titre: « Romania si sfarsitul Razboiului Rece » (La Roumanie et la fin de la Guerre Froide) chez RAO, traduction de l’anglais, le titre original étant « Extorting Peace – Romania, the clash within the Warsaw Pact & The end of Cold War ».
Larry Watts est un historien américain, né en 1956, qui a fait une partie de ses études en Roumanie où il a eu accès aux archives contrôlées par la Securitate.
Il s’est fait connaitre dés 1985 en écrivant un livre sur le maréchal Ion Antonescu, basé sur ces archives et publié en Allemagne probablement avec l’appui de la Securitate. Il vit actuellement en Roumanie, marié avec une roumaine et ayant beaucoup de liens avec des anciens dirigeants des services secrets du régime communiste.
Larry Watts tend à démontrer dans son livre que la Roumanie a été un pays assez indépendant de l’Union Soviétique et que cette indépendance a été possible grâce à la Securitate. Il prétend que Nicolae Ceaușescu, le président de la Roumanie, aurai été pro-occidental mais qu’il n’a pas pu éloigner totalement la Roumanie du bloc soviétique car certains responsables de ses propres services secrets auraient été des agents soviétiques. Ceux-ci auraient déjoué en partie ses plans. Tout particulièrement le général I.M. Pacepa, le chef des services roumains d’espionnage, qui aurait travaillé pour les Etats-Unis, où il s’est réfugié en 1979. Mais Ceaușescu, avec la Securitate qu’il contrôlait, aurait résisté héroïquement, entre 1968 et 1989, à différents complots et même à une invasion préparée par les dirigeants de l’Union Soviétique.
Cette théorie tend à changer la perception du régime communiste de la période Ceausescu en Roumanie et dans mon intervention je vais essayer de montrer pourquoi cette théorie est fausse.
Résumé – Ion VARLAM
Une juste appréciation des deux derniers volumes de l’analyste et historien Larry WATTS suppose, au-delà d’une solide information factuelle, une bonne connaissance du système communiste.
Le régime instauré à Bucarest après décembre ‘89 n’a pas changé de nature bien que masqué par la simulation procédurale du rituel démocratique. L’arbitraire du pouvoir n’est plus fondé sur la terreur mais sur la diversion et la manipulation de l’opinion publique par les mass-médias. La bonne gestion de la cité n’est pas l’objectif des détenteurs du pouvoir, la confusion attributive et patrimoniale entre leur charge et leur situation personnelle caractérise leur comportement.
La pérennité des structures de pouvoir communistes – et en principal celle de la police politique, dont Mr Watts déplore à tort le démantèlement – est le fait d’une convergence d’intérêts dont les Roumains font à nouveau les frais. Ce sont les puissances occidentales qui s’opposent au procès du communisme.
Mr. Watts est probablement un agent de la CIA autorisé de faire double jeu. Chargé de prêcher le faux pour apprendre le vrai, l’auteur du livre qui nous intéresse ici a sans doute été utilisé dans le même dessein par les services de renseignement roumains – dont il est conscient qu’ils sont infiltrés et pas fiables.
A force de pratiquer la désinformation pour servir des intérêts incompatibles, on finit par ne plus très bien savoir qui l’on sert et on arrive à ne plus distinguer le vrai du faux.
Il nous faut cependant prendre acte de la sympathie que Larry Watts voue aux Roumains pour avoir été constamment l’objet des conspirations des grandes puissances et lui savoir gré pour les informations documentées qu’il porte à notre connaissance. Son accès à des sources documentaires encore intangibles aux chercheurs moins introduits lui a permis de révéler aux historiens et aux analystes intéressés par le sujet « Roumanie » des faits qui sont de nature à bouleverser bien des thèses qui passent pour être incontestables.
Ion Varlam
Mihai BABEANU – CV
Né en 1942 à Bucarest, fils et petit fils d’ingénieurs, il devient lui-même ingénieur en 1968, après des études à l’Institut Polytechnique de Bucarest, faculté d’Automatisme. Son père est détenu politique et il connait les « bienfaits » du régime communiste.
M. Babeanu commence à travailler en Roumanie, au laboratoire de Télécommunications du Ministère de l’Energie Electrique, avant de s’enfuir du pays en 1973.
En France depuis 1974, il travaille d’abord chez Electronique AéroSpatiale (EAS du groupe SNIAS) en s’occupant de la protection des communications et à partir de 1991, l’année du démembrement du groupe SNIAS, chez Thomson CSF, devenu en 2000, Thales. Ici il travaille, jusqu’en 2008, au laboratoire de recherche et développement des communications militaires et à la formation des clients. Entre 2008 et 2010 il est ingénieur conseil auprès de United Arab Emirates Air Force à Abu Dhabi.
Depuis sa retraite, il s’est beaucoup intéressé à l’histoire et à l’actualité de son pays d’origine. Il est l’auteur de deux essais, un autobiographique : « Une Vie, un Dossier… » paru chez Publibook en 2010 et un historique, en roumain : « De la Doamna Chiajna la Elena Udrea » chez Punct (Paideia) en 2013.
Ion VARLAM – CV
Ion Varlam est né en 1938 à Bucarest, dans une vieille famille qui a joué un rôle important dans la vie politique de la Roumanie. Il est le fils de l’ingénieur Horia-Vlad Varlam et d’Elisabeth, juriste, fille du général Radu Rosetti.
Engagé depuis son enfance dans la lutte contre le communisme et l’occupant soviétique, Ion Varlam subit deux condamnations politiques et passe neuf ans en prison (1952-1954 et 1956-1963).
Il est réfugié politique en France depuis 1965, naturalisé en 1971.
Ion Varlam commence ses études à Bucarest : Faculté de Philologie et Ecole Nationale d’Architecture et les continue à Paris (1965-1970) : Droit (Sorbonne) et Sciences Politiques (Master de l’IEP).
Entre 1971 et 1993 il est cadre (finances internationales) dans plusieurs banques dont la Ste Générale et membre du Conseil fédéral des banques de la Centrale syndicale chrétien-démocrate – CFTC.
Mais Ion Varlam est surtout, de 1972 à 1993, date de son retour en Roumanie, un militant actif de l’Exil Roumain à Paris ; il est membre fondateur du Conseil National Roumain (1980) et de l’Union Mondiale des Roumains Libres (1984) et publie des analyses, des essais et des études politiques et historiques dans la presse de l’Exil.
Depuis 1990 il est membre du PNTCD (le parti chrétien-démocrate roumain) et dans son cadre et dans celui de l’UMRL, il est directement impliqué dans le processus de liquidation des séquelles du communisme et du joug soviétique. Ion Varlam est présent dans les périodiques de Roumanie et publie le livre « Pseudo Romania ; Conspirarea Deconspirarii » ed. VOG, 2004.